« Et vous, la glace et la neige, bénissez le Seigneur !» (Dn 3,70)
Après la danse légère des flocons, si peu coutumière à nos hivers sarthois, la neige a pour un temps recouvert notre environnement et transformé nos paysages habituels. En silence (car la beauté ne fait pas de bruit), notre univers s’est pacifié, unifié par la blancheur de ce manteau immaculé.
Il opère de grandes choses que nous ignorons.
Quand il dit à la neige : « Descends sur la terre ! »
(Job 37,6)
Au-delà de la joyeuse curiosité de nos jeunes Sœurs rwandaises qui découvrent ce «miracle» pour la première fois, au-delà des défis d’organisation pour notre Résidence-Service ou pour notre Lycée, ce cadeau du ciel, rare dans notre ville du Mans, nous invite au silence et à la contemplation.
Dans la Bible, le prophète Isaïe compare d’ailleurs le travail de la Parole de Dieu dans le cœur de l’homme à…
…la pluie et la neige qui descendent des cieux
et n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer… (Isaïe 55,10)
Comment ne pas évoquer la petite Thérèse de Lisieux, Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, qui demandait la neige à Jésus comme cadeau de Profession, le 24 juin 1888 et qui fut exaucée !
Comment oublier, en ce jour où nous fêtons Notre-Dame de Lourdes, la petite Bernadette agenouillée dans la neige en ce mois de février 1858, pour contempler « La Belle Dame » et prier pour la conversion des pécheurs.
« Venez donc et discutons, dit le Seigneur.
Si vos péchés sont rouges comme l’écarlate,
ils deviendront blancs comme la neige » (Isaïe 1,18)
En ces temps ou la COVID 19 et ses terribles conséquences plongent le monde dans l’hiver de l’incertitude et de la douleur, la Vierge de Lourdes, sous la neige, nous invite à offrir la chaleur de notre prière et de notre solidarité à tant de malades, à tant de soignants qui luttent avec la plus grande abnégation (car le bien non plus ne fait pas de bruit), à tant de personnes qui souffrent et attendent un geste de partage, une main tendue.
Marcher dans la neige laisse des traces, qui bientôt s’effaceront. Quelles empreintes durables voulons-nous laisser dans ce monde qui attend de nous un authentique témoignage de notre appartenance au Christ ? Est-ce une coïncidence si Saint Jean-Paul II dans son exhortation « Vita Consacrata » du 25 mars 1996, en la fête de l’Annonciation, choisit justement comme référence pour notre Vie Consacrée l’Évangile de la Transfiguration, où les vêtements du Christ « devinrent blancs comme la neige » ? (Mt 28,3)
Les circonstances sont difficiles, mais si nous mettons nos pas dans ceux du Christ avec confiance, rien n’est impossible…
Alors, en temps de neige et en tous temps, « cherchons sa trace et son visage » (Didier Rimaud, Liturgie des Heures) et suivons-le sans crainte !